Quel est ton parcours professionnel et/ou artistique ?
Je dessine depuis toute petite et j’ai rapidement fait le choix de faire des études répondant à ma soif de connaissance sur le monde, ses codes et structures, et l’urbanisme en particulier, plutôt que de me spécialiser dans une pratique artistique. Cela m’a apporté une autre ouverture d’esprit et m’amène aujourd’hui à porter un regard particulier sur ma créativité – à laquelle je redonne aujourd’hui plus de place.
Urbaniste de formation et diplômée de Sciences Po Paris, j’ai débuté ma carrière dans le conseil à Paris, avant de partir à Yangon, au Myanmar, pour m’investir dans des projets de rénovation et d’aménagement urbain. Je suis tout autant passionnée d’illustration que d’urbanisme et de valorisation architecturale, et j’avais envie de m’investir au sein de ce pays au moment de son ouverture au reste du monde au sein de projets visant à garantir et valoriser son identité urbaine et culturelle.
A Yangon, je me suis d’abord investie dans l’éducation supérieure en tant que professeur de business communication, avant de prendre part à la valorisation du patrimoine architectural et urbain de la ville, à travers la conduite d’études et de projets de rénovation et d’aménagement urbains. J’ai participé au développement de nouvelles façons de concevoir le développement urbain, permettant de concilier préservation/valorisation de l’héritage architectural et de l’identité culturelle de la ville, avec la satisfaction d’objectifs spécifiques, selon une approche plus durable et responsable de l’aménagement. Cette expérience a profondément enrichie ma vision de l’urbanisme et a nourri mon envie de proposer de nouvelles façons de concevoir les projets urbains en France.
Là-bas, et en parallèle de mes activités professionnelles, j’ai monté ma première exposition d’illustrations, ayant à cœur de rendre hommage à cette ville et à ses habitants. J’ai produit et fait imprimer localement une collection de posters qui ont ensuite été mis en vente dans un centre commercial à Yangon.
De retour en France, je me suis installée à Montpellier ou j’ai rejoint un bureau d’études en aménagement urbain et développement économique, jusqu’à ce que l’envie de donner plus d’importance à l’illustration me pousse à créer mon activité en tant qu’illustratrice. Je me suis accordée depuis le mois de janvier une vraie coupure avec mes activités précédentes pour mieux me concentrer au développement de cette activité et lui offrir la place et le temps nécessaires. Mon objectif est ensuite de pouvoir la compléter par une action complémentaire visant à favoriser le développement d’une nouvelle vision de l’aménagement urbain en France. Je souhaite pouvoir pleinement m’investir en tant qu’illustratrice et urbaniste et que mes deux pratiques et passions se nourrissent mutuellement.
Pourquoi avoir choisi ce medium comme moyen d’expression, plutôt qu’un autre ?
Je dessine par réflexe, naturellement et en toute situation. L’illustration m’est donc apparue comme le médium d’expression le plus naturel pour moi et, par besoin d’authenticité, j’ai décidé de l’investir autant que possible. C’est également un outil qui me semble encore trop peu exploité et qui gagnerait à être davantage investi et reconsidéré. Il s’agit pour moi d’une forme d’expression puissante, alliant signification, visualisation, imagination, perception, et qui permet de partager sur le domaine du sensible, de l’intuitif – ce à quoi j’aime m’intéresser et m’essayer.
J’envisage aussi de nourrir mon travail et de proposer d’autres supports d’expression et de partage complémentaires à l’illustration, pour mieux en repousser les limites et expérimenter d’autres possibilités.